Un groupe de chercheurs en histoire des mathématiques et en histoire de la diffusion des sciences animé par Hélène Gispert (GHDSO), Laurent Rollet (Archives Poincaré) et Philippe Nabonnand (Archives Poincaré) s'est attaché à l'étude des Nouvelles annales de mathématiques dont la publication s'étend de 1842 à 1927 sur une durée de 85 ans. Une des directions de recherche concerne l'autorat de cette revue, une base de donnée et un site concernant les auteurs ont été réalisés.

Le site permet la recherche en mode simple, en mode avancé, et la navigation dans l'index des auteurs. L'analyse statistique dynamique apporte des informations chiffrées sur les données : 1852 auteurs ont contribué plus de 5000 fois à la rédaction d'articles originaux ou traduits, de questions, de réponses et de bibliographies. Un lien permet d'accéder aux volumes numérisés et archivés dans NUMDAM. L'étude des Nouvelles Annales de Mathématiques a donné lieu à différentes communications dans des congrès européens.

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Les Nouvelles annales de mathématiques, journal des candidats aux écoles polytechnique et normale ont été créées par Terquem et Gerono en 1842 et disparaissent en 1927. Dès l'origine, elles visent un public intermédiaire étudiant, enseignant ou simplement intéressé par des mathématiques du niveau des programmes des classes préparatoires.

De fait, si on y trouve des articles innovants dans certains domaines (en géométrie en particulier), les Annales étaient destinées essentiellement à un public intermédiaire (enseignants du secondaire, ingénieurs, public cultivé, ...) sans pour autant être une revue de vulgarisation. La position originale de cette revue (bien diffusée, semble-t-il) permet de relativiser l'image et l'histoire convenue des mathématiques françaises du 19e siècle -- les articles de géométrie pure sont par exemple beaucoup plus nombreux que dans les revues professionnelles.

Un groupe de travail animé par Hélène Gispert (GHDSO), Laurent Rollet (Archives Poincaré) et Philippe Nabonnand (Archives Poincaré) et constitué de Liliane Alfonsi (GHDSO), Frédéric Brechenmacher (Laboratoire de mathématiques de l’université de Picardie), Jean Delcourt (Archives Poincaré), Caroline Ehrhardt (SHE), Christian Gerini (GHDSO), Pauline Lebret (Centre Viete), François Pineau (Centre Viete), Martina Schiavon (Archives Poincaré), Norbert Verdier (GHDSO) s'est attaché à l'étude de ce journal en essayant de définir une méthode d'étude d'un journal scientifique tenant compte des dynamiques internes à la revue (ses rédacteurs, ses auteurs et ses lecteurs) et des différents contextes (éditoriaux, politiques, enseignement, mathématique, ...)

le programme de travail a été organisé autour de deux directions : la première s'attache à l'historique de la revue, avec comme chapitre, l'histoire matérielle de la revue (organisation, table des matières, impression, ...), les différents contextes (éditorial, enseignement, politique et mathématique), l'histoire éditoriale du journal, l'analyse de l'autorat à partir de la base de données, et une série de vitae des rédacteurs et d'auteurs emblématiques des populations d'auteurs. La seconde direction est consacrée à une analyse des contenus en suivant l'histoire dans la revue de théories, de problèmes, de discussion autour d'un théorème.

L'analyse des contextes éditoriaux comporte une part comparative avec d'autres journaux de la presse d'enseignement comme le Journal de mathématiques supérieures et d'autre journaux mathématiques (mieux dotés académiquement) comme le Journal de mathématiques pures et appliquées ou les Comptes rendus de l'académie des sciences.

La question de la périodisation de la revue est assez délicate car il faut tenir compte de plusieurs chronologies : la chronologie éditoriale, la chronologie des programmes et la chronologie générale. Dans le cas des Nouvelles annales, deux périodes s'imposent. D'abord la période 1842-1862, qui correspond à la direction de Terquem et à peu près à deux périodes du point de vue de la chronologie des programmes. Ensuite la période d'après la guerre 14-18 qui se justifie par la rupture de la guerre, les discussions qui débouchent sur la réforme « d'égalité scientifique » et l'arrivée des universitaires dans le comité de rédaction.

Il reste une grande période 1862-1914 qui reste à structurer autour de l'arrivée à la direction de Gerono qui avec la disparition de Terquem devient dans la première partie de cette période la personnalité marquante et pour la seconde partie de cette période, de la direction par Laisant.